Hommage aux déportés du camp de L.-B.. Extrait du discours de M. Henri Rozenfarb
vendredi 2 décembre 2005

Lamotte-Beuvron le 27 Novembre 2005, Centre médical des Pins.

Cérémonie de dévoilement de la plaque gravée à la mémoire des familles juives internées au Sanatorium des Pins.

Extrait de l’allocution de M. Henri Rozenfarb :
(avec son aimable autorisation)


Pour conclure cette journée et avant de nous quitter,

je voudrais remercier Madame Yvette FERRAND,
au nom des familles de déportés ici présentes.

Nous avons le même âge, et nous nous sommes rencontrés, je dirais à distance, à la fin de l’année 1998, parce que nous cherchions, chacun de notre côté, à comprendre et à révéler, à nous même d’abord bien sûr, ce qu’on voulait non pas nous cacher mais ne pas nous dire, pour des raisons différentes, pour des motifs douloureux, parce qu’on ne racontait pas aussi facilement qu’aujourd’hui, à des enfants, les horreurs que peut engendrer cette abomination qu’est la guerre.

Merci donc d’avoir mené ces recherches.
Merci d’oser en parler.
Merci d’être présente pour nous aussi à chaque commémoration.
Merci de dire à chaque occasion les noms de tous les enfants martyrs.
Merci de le faire mieux que nous ne le ferions jamais nous-mêmes.
Merci de nous avoir permis de faire aujourd’hui notre deuil.

Je voudrais remercier Monsieur Henri DELETANG,
qui, découvrant l’horreur qui fut là où il vit, eut le courage, car il en fallut, de mettre à la disposition d’une cause qu’il n’avait jusqu’alors jamais approchée, et qu’il fit alors sienne, avec les membres du Groupe de Recherche en Archéologie et en Histoire de la Sologne, la revue de l’association qu’il préside, afin de faire connaître le drame de la déportation, et plus précisément de l’internement dans un établissement qui continue à fonctionner aujourd’hui pour une noble cause, et qui fait la fierté de la commune.
Vous avez inévitablement suscité des réactions dans la population locale, pour partie incrédule, pour partie hostile, qui ne savait déjà pas, en 1942, ce qui se passait dans cet établissement désaffecté.

Il faut continuer à dire la vérité, celle des faits, la seule qui ne puisse être contestée.
C’est là la démonstration de l’impérative nécessité de parler, de dire, de raconter .

La preuve en est apportée aujourd’hui par les familles tutsis du Rwanda, qui se tournent vers Israël et les déportés de la Shoah, pour tirer ensemble les leçons du génocide qui les a décimés, et comprennent à leur tour la nécessité de parler, de raconter, et surtout qui découvrent la nécessité de dire les noms des victimes.

Merci à Monsieur le Président du Conseil Général du Loir-et-Cher, Monsieur Maurice LEROY, Vice-président de l’Assemblée Nationale, d’avoir accepté d’organiser cette cérémonie, d’en avoir compris l’importance et la signification.
Il est important que les hommes politiques de notre pays, comme vous le faites avec les élus de votre département, et en particulier avec Monsieur le Maire de Lamotte-Beuvron, parlent des événements qui se sont déroulés à une période particulièrement sombre de l’histoire de notre pays et de l’humanité.

...

Merci enfin à Monsieur le Directeur du Centre de Soins et de Convalescence, ancien Sanatorium des Pins, de nous accueillir aujourd’hui.

Henri Rozenfarb.


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"Hommage aux déportés du camp de L.-B.. Discours de Mme Yvette Ferrand"

Pour en savoir plus, lire :
" Les Pins " à Lamotte-Beuvron :
du Sanatorium au Centre médical, de 1900 à nos jours.