La Sologne et son passé 75
tome 40 - 2018. N° 2
samedi 13 octobre 2018

La Sologne et son passé n° 75

Chères lectrices, chers lecteurs,

Avec l’été arrive votre nouveau bulletin du GRAHS, le deuxième de l’abonnement 2018. Il est composé de trois articles qui, encore une fois, montrent que l’histoire de notre région est variée et passionnante.

Le premier nous plonge par la zoonymie, c’est-à-dire l’étude des noms des animaux, dans la Sologne rurale du XVIIe siècle, une période sur laquelle peu d’historiens se penchent. Les bovins de l’époque n’avaient pas de numéros d’identification à l’oreille, mais tout simplement des noms. Grâce à un document – malheureusement partiel et en mauvais état – conservé aux Archives départementales de Loir-et-Cher, Christian Poitou dresse la liste de ces noms de vaches et de boeufs et en fait l’analyse. Nous ne la déflorons pas, vous laissant la surprise de la découverte.

Les archives privées du seigneur de la paroisse de Saint-André-lès-Cléry, « Messire Pierre Claude marquis de Poterat, seigneur du Mardereau », déposées aux Archives départementales du Loiret dans le fonds Poterat, fournissent une abondante documentation sur l’histoire de cette seigneurie, située sur l’actuel territoire de la commune de Cléry-Saint-André, entre les XVIe et XIXe siècles. Daniel Boissay en a extrait l’affaire dont il est question dans ce deuxième article. En 1786, le marquis de Poterat dépose une plainte contre le curé et le procureur fiscal, responsables à ses yeux de connivence menant à un désordre dans les comptes de la fabrique, voire même à des détournements d’argent. Mais l’affaire prend un autre caractère, lorsque l’abbé Gondouin, vicaire général du diocèse, pour défendre les intérêts de l’évêché, « insulte » publiquement le marquis, qui s’en était pris, d’après cet abbé, à l’honnêteté du clergé. Il s’agit donc maintenant, pour chacune des parties de défendre son honneur et son rang. S’en suivront de nombreuses convocations, requêtes, sentences, suspensions de sentences, condamnations… Le sabre et le goupillon, si souvent associés, vont s’affronter pour affirmer le rang et les privilèges de ceux qui les détiennent. Ces faits sont révélateurs des mentalités d’une époque, contre lesquelles la population réagira quelques années plus tard, notamment dans les cahiers de doléances et par la Révolution.

La troisième étude nous conduit dans une petite commune de notre contrée, à La Marolle-en-Sologne, que l’on pourrait suspecter d’être sans histoire, et pourtant… Au milieu de ce bourg, se dresse, ce qui peut sembler surprenant, une grotte : le « Lourdes solognot ». Sa genèse est décrite, avec la trajectoire de vie de son créateur, l’abbé Gallerand, un modeste curé. Animé d’une grande dévotion à la Vierge qui se révéla en 1858 à des enfants à la grotte de Massabielle à Lourdes, il eut le rêve de créer un lieu de pèlerinage identique en Sologne. Pour mieux comprendre le contexte villageois, Frédéric Auger s’est laissé entraîner à exposer une partie de l’histoire de la commune de La Marolle qui se révèle beaucoup plus riche que son aspect paisible ne semble l’indiquer. La création du presbytère, par exemple, est le cadre d’une forte opposition entre la municipalité et la famille la plus influente de la commune. Pendant les 36 ans de son sacerdoce, l’abbé Gallerand agit sur la vie paroissiale et communale. Il fait bénéficier sa petite église de nombreux embellissements et il sera aussi l’artisan de la difficile fondation de la maison de la « Providence ». Cette institution servira de support à sa fameuse « Grotte de Lourdes » qui sera, un demi-siècle durant, un haut lieu de pèlerinage en Sologne. Même si les pèlerins ont perdu de leur ferveur, cette grotte demeure un élément de notre histoire, alliant la foi charbonnière des Solognots à leur sens pratique. Elle constitue, en plus de son côté mystique, un lieu patrimonial qui vaut le détour lors de vos tournées à la découverte de la Sologne.

Comme à notre habitude, nous vous souhaitons une bonne lecture.

Frédéric Auger et Bernard Heude

La Sologne et son passé n° 75

Sommaire :

 Christian POITOU
Notes de zoonymie en Sologne.
Le nom des bovins dans la seigneurie de Vouzon
(Loir-et-Cher) vers 1620
p. 1-8

 Daniel BOISSAY
En 1786, à Saint-André-lès-Cléry (Loiret),
procès du sabre contre le goupillon :
Le marquis Pierre Claude de Poterat
contre l’abbé François Benoît de Gondoin
p. 9-24

 Frédéric AUGER
La « Grotte de Lourdes »
à La Marolle-en-Sologne (Loir-et-Cher),
« rêve » de l’abbé Ernest Gallerand,
et son contexte villageois (XXe siècle)
p. 25-64

La Sologne et son passé 75

Format A4, 64 pages, nombreuses illustrations couleurs et n&b.

prix : 12 € (franco de port pour la France)
Si vous souhaitez commander, cliquez sur :
 bon de commande (PDF).
 bon de commande simplifié.
Faites des économies : abonnez-vous :
Disponible avec l’abonnement 2018 : Bulletin d’adhésion abonnement 2018