Bulletin du Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques de Sologne
La Sologne et son passé 39
tome 28 - 2006. N° 4
samedi 24 mars 2007

La Sologne et son passé n° 39

La nouvelle publication du GRAHS illustre bien le travail de cette dynamique association : étudier l’histoire de la Sologne de la préhistoire jusqu’à nos jours. En effet, le lecteur pourra, en cinquante pages, passer de l’âge du Bronze à la première moitié du vingtième siècle, en traversant l’époque mérovingienne, les quinzième, seizième et dix-neuvième siècles. Les sujets abordés sont variés, inédits et largement illustrés de photos couleurs, dessins et reproductions de documents originaux.

Le premier article traite d’une hachette de bronze, à rebords, découverte à Cellettes. La rareté de ce type d’objet dans notre région mérite l’intérêt et la comparaison aux autres haches similaires connues.

L’église de Saint-Viâtre n’a, quant à elle, pas fini de livrer toutes ses richesses et ses mystères. L’étude qui lui est consacrée ici aborde un volet nouveau de son architecture et de son environnement. Au cours des siècles, lors d’un des nombreux travaux de restauration, un fragment de sarcophage fut employé comme matériau pour reboucher une baie : dans la Sologne sans pierre, cette partie de cuve constituait un élément de remplissage de choix. Vous trouverez dans cet article passionnant, les études du matériau et du décor inédit de ce sarcophage, mais aussi l’analyse et la datation des fragments de bois qu’il contenait. Grâce à la reconstitution des baies, actuellement invisibles, vous pourrez vous imaginer ce à quoi ressemblait le mur nord aux XIIe et XIIIe siècles.
Voilà donc une partie de l’histoire et de l’architecture de l’église de Saint-Viâtre révélée et un « trésor » insoupçonné mis au jour : un sarcophage mérovingien au décor unique, un unicum vous diront les latinistes !

Ces mêmes latinistes seront comblés par ce qui suit. Trouvé lors de travaux dans une maison ancienne de La Chaussée-le-Comte (Huisseau-sur-Cosson), un petit parchemin, qui, replié, fait moins de 4 cm au carré, nous permet de plonger au cœur du XVe siècle. Sur ce document rédigé en latin, dont vous lirez la transcription, la traduction et l’interprétation, il est question de l’entrée dans le clergé d’un homme qui, pour ce faire, devait justifier qu’il était affranchi. C’est l’occasion pour les auteurs d’évoquer les instances cléricales de cette période et quelques faits s’y rapportant.

La quatrième partie de cet ouvrage nous transporte en forêt de Chambord. L’auteur associe sa connaissance du terrain, acquise par la prospection archéologique, à une lecture précise de plans anciens, pour nous livrer l’étude d’une enceinte fossoyée des XVe-XVIe siècles : la « Chapelle du Périou ». Il reste néanmoins prudent quant à l’interprétation toponymique.

L’article le plus long concerne les étameurs ambulants en Sologne. Ils sont originaires du Nord-Cantal, région au climat rude qui ne pouvait pas nourrir sa population. En septembre, les hommes valides partent sur les routes de la migration temporaire pour exercer leur métier. Ils reviennent au pays en juin pour aider aux travaux des champs et ils repartent à l’automne pour une nouvelle tournée. A la fin du XIXe et jusqu’à la guerre de 14-18, ils voyagent avec une roulotte tirée par un cheval, puis progressivement ils s’équipent d’un camion. Les étameurs sont de grands travailleurs. Ils étament, réparent tous les récipients, rafistolent les cocottes en fonte, remettent un pied à une marmite, posent des agrafes aux plats en faïence cassés, etc. Quand elles sont du voyage, les femmes vendent et réparent parapluies et ombrelles, font la cuisine pour leur époux et les commis. C’est toute une vie de travail d’autrefois qui réapparaît grâce à des témoignages et à des documents d’époque (photographies, factures de fournisseurs d’Orléans, d’Aubigny-sur-Nère, de Lamotte-Beuvron, et d’ailleurs, reçus de droits forains, livret d’ouvrier). Le livre des tournées de Jean Escourolles de l’automne 1932 au printemps 1935 est étonnant. Il part de Montluçon, traverse les départements de l’Allier, de la Nièvre, du Cher, de Loir-et-Cher, du Loiret, de l’Eure-et-Loir, puis il redescend pour terminer sa tournée à son point de départ. Quatre tableaux indiquent les étapes dans environ 200 villages et villes par tournée, où, chaque matin, il faut déballer le matériel sur la place du village, aller récolter de bonne heure les ustensiles dans les fermes et retourner les rapporter le soir, remballer les outils, dîner et partir pour le village suivant. Toute une tranche de vie à consommer sans modération.

Le dernier article est consacré à un graffiti laissé sur un broc de Souvigny-en-Sologne par deux « colons », de la « Maison d’Education surveillée de Saint-Maurice » à Lamotte-Beuvron. Derrière quelques mots transparaissent la vie et le désir de liberté de ces deux « pupilles » avant 1936. Ils continueront leurs existences dans d’autres « bagnes d’enfants », l’un à Belle-Ile (Morbihan) et l’autre à Aniane (Hérault). Un travail exemplaire d’un jeune historien.

La Sologne et son passé n° 39

Sommaire :

 H. Delétang :
Une hachette de bronze, à rebords, trouvée à Cellettes (Loir-et-Cher).
p. 1-2

 H. Delétang :
Un sarcophage mérovingien à décor inédit, en remploi dans l’église de Saint-Viâtre (Loir-et-Cher).
p.3-8

 L. Magiorani :
Une enceinte fossoyée des XVe-XVIe siècles :
la "Chapelle du Périou" (commune de Chambord, Loir-et-Cher).
p. 9-12

 M. Bouyssou et H. Delétang :
Un petit parchemin de 1462 découvert dans une maison à Huisseau-sur-Cosson (Loir-et-Cher).
p. 13-16

 B. Heude :
Des migrants du Nord-Cantal, étameurs ambulants,en Sologne aux XIXe et XXe siècles.
p. 17-46

 F. Auger :
Graffiti sur un broc provenant de Souvigny-en-Sologne (L.-et-C.), laissés par deux "colons" de la "Maison d’Education surveillée" de Saint-Maurice, à Lamotte-Beuvron.
p. 47-50

La Sologne et son passé 39

Format A4, 50 pages, nombreuses illustrations couleurs et N & B.

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